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Le mot du Maire
Je souhaite revenir sur la une du Quotidien La Montagne du Vendredi 28 avril. La rédaction l’a titré : « Le blues des maires ».
Dans les pages 2 et 3 de cette presse régionale une analyse est faite sur cette situation que personnellement, je partage pour l’essentiel. Le journal évoque un taux de démission jugé inquiétant parmi les maires.
Au niveau de la nation ce sont 8500 élus qui ont rendu leur mandat depuis le dernier scrutin. Notre association départementale observe le même phénomène pour la Corrèze, ce sont 8 maires qui ont démissionné, pratiquement autant que pour toute la période du mandat précédent. Même si ces abandons sont motivés pour des raisons différentes, il n’en demeure pas moins que cette situation est inquiétante pour la démocratie locale. Cette crise est d’autant plus inquiétante car c’est pour les adjoints que le phénomène est plus préoccupant. Ce sont 74 abandons de postes que l’on compte pour notre département. A savoir ce sont surtout ces élus souvent qui préparent la relève du Maire. Puis enfin à savoir aussi que sur les 3578 conseillers municipaux que compte notre Corrèze, 205 y compris les adjoints ont quitté leur mandat.
Pour votre commune de Jugeals-Nazareth, heureusement vos élus sont toujours à votre service, même si naturellement nous ne sommes plus que 14 en fonction sur 15 suite au décès de notre ami conseiller municipal Joël Chastin. J’en profite pour vous annoncer que vous pouvez compter sur vos élus qui feront en sorte de créer les conditions pour préparer l’avenir.
Néanmoins, nous ne sommes pas un îlot protégé de l’analyse qui est faite sur cette crise. Nous subissons comme tous, les diverses pressions, mais surtout la complexité de nos missions qui s’accentue pour diverses raisons : Bien sûr la crise COVID a pesé défavorablement à la mise en route de ce mandat, à noter que celle-ci est venue dégrader notre fonctionnement et aggraver les finances communales. Ce n’est pas la raison essentielle du désordre. Pour ma part je pense plutôt aux diverses politiques de la nation mises en place depuis plusieurs décennies par tous les gouvernements qui se sont succédés. Premièrement nous subissons un abandon de la part de l’état et ce n’est pas seulement un sentiment. Les désengagements de l’état auprès des communes sont multiples. Plusieurs services ne sont plus à nos côtés. Pour n’en citer qu’un, la DDT (Direction Départementale du Territoire), ce qui a engendré des dépenses supplémentaires pour l’urbanisme.
Dans le même temps, les réformes fiscales, les baisses drastiques des dotations nous privent de moyens financiers importants. Par contre, la multiplication et l’évolution des normes nous imposent des dépenses conséquentes, dont ces financements seraient plus utiles au service public que nous vous devons. Avec moins de moyens nous devons faire plus ! La population de notre commune pour l’instant croît grâce à notre PLU qui bientôt verra son potentiel de constructibilité diminuer. Les diverses lois et directives en préparation risquent de nous priver à moyen terme des 2/3 de nos zones constructibles. Je reviendrai sur le sujet dans une prochaine édition). Oui je peux comprendre le désarroi de mes collègues, mais nous devons nous battre face à cette administration qui veut nous « broyer » ! Ne serait ce pas du fait que la commune est l’échelon de démocratie le plus près de vous que nous vivons ces orientations ? Pour terminer, une crise de vocation de nos secrétaires de mairie qui sont souvent en première ligne est à craindre.
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